jeudi 15 avril 2010

Colère


Il lui avait raccroché au nez de colère et l’avait rappelée, deux heures plus tard, lui demandant si elle était toujours énervée. Elle en était restée perplexe. Envie de pleurer et puis pas. Comme une boule dans la gorge. Une sensation indéfinissable qui se situerait entre la tristesse et le dégoût. Les larmes montaient jusqu’aux yeux et les doublaient pour atteindre le front, de l’intérieur. Oui, elle intellectualisait trop. Mais comment faire autrement ? Ne pas chercher à comprendre était impossible/impensable pour elle. Elle devait tout traduire, toujours. Par lucidité ou survie. Pour maîtriser cette non maîtrise sur cette chose qu’on appelle liaison/rapport/contact avec l’autre. Cette saleté qui l’envahissait malgré le peu d’estime qu’elle finissait par y accorder. Parfois même elle admettait n’y porter qu’une curiosité sans recul. Où cela va-t-il me/nous mener ? J’accepte ses accès de goujaterie parce que je veux en savoir plus. Ca blesse et ça passe. Pour étude uniquement. Des sentiments qu’on peut sortir de là pour les laver de toute cette crasse, les bichonner, les recréer, puis qu’on peut replacer dans la liaison/histoire/échange. Pour soi seule. En secret. Pour étude uniquement.

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