jeudi 29 septembre 2011

Chut (6)






L'enfant s'engouffre dans le vide du linge gonflé des plumes que l'on sait du même blanc que le coton qui les enferme. Savon encore. Et douceur aussi. Ses mains miment un insecte et sa bouche les suit. À la mort imaginaire de la bête, sa mère surgit. "Enlève ta chemise et ton pantalon", dans un vif mouvement vers le store qu'il faut baisser, c'est urgent. L'heure de la sieste dans la chaleur de cet après-midi d'ailleurs. Elle se parfume en chemise et le fait venir à ses mains qui agitent vers lui l'odeur des gouttes de quelque chose qu'elle a mis derrière son oreille et qui rassure. Il vient. Elle l'embrasse de parfum. Lui frotte les bras, les mains, le torse et l'embrasse encore de parfum. Puis plus. Lui reste, à l'enfant, l'odeur sur sa propre peau. Il se respire les pores et s'engouffre dans le coton blanc/savon/plumes. En sieste et chaleur. Ailleurs. Heureusement, l'odeur. Sa mère s'installe, nue, à côté de l'enfant, sous le frais de l'édredon.

mardi 27 septembre 2011

Chut (5)




L'enfant s'exécute en silence, absorbé par le plaisir d'exister. En silence, il frotte le dos de sa mère installée dans la baignoire. En silence, il se jette sur l'édredon du lit de la pièce en moquette, lorsque sa mère le renvoie. "Ça ira. Vas attendre dans l'autre pièce. Nous allons faire une sieste" En silence, il garde précieusement la sensation de son front sur la nuque adorée et celle de la main de sa mère sur sa joue. Avec de l'eau. Du savon. Odeur. Peau. Cheveux. Son. Sa.

lundi 26 septembre 2011

Chut (4)



Des étoffes en pagaille comme du lisse, du brillant, du plié qu'on déplie de-hors la valise. La mère y découvre enfin le flacon qui sent si bon quand on en plonge les perles dans le bain que déjà l'on entend couler d'à côté, qui résonne contre le carrelage de la salle de bain contiguë à l'ambiance moquette ici-même. L'enfant suit sa mère de son regard qui interroge et sait à la fois. Tendue, en mouvement d'avant l'eau chaude. Puis nue dans l'à côté de la pièce en moquette. Ses joues gonflée comblent l'absence du bruit de l'eau que l'on a coupée. Par jeu. Par ennui. Par gêne, aussi. L'enfant est accoudé au froid de l'armature du lit de la pièce en moquette quand sa mère l'appelle depuis l'eau dans l'émail sur fonte et carrelage. Le dos, enfin !