jeudi 29 septembre 2011

Chut (6)






L'enfant s'engouffre dans le vide du linge gonflé des plumes que l'on sait du même blanc que le coton qui les enferme. Savon encore. Et douceur aussi. Ses mains miment un insecte et sa bouche les suit. À la mort imaginaire de la bête, sa mère surgit. "Enlève ta chemise et ton pantalon", dans un vif mouvement vers le store qu'il faut baisser, c'est urgent. L'heure de la sieste dans la chaleur de cet après-midi d'ailleurs. Elle se parfume en chemise et le fait venir à ses mains qui agitent vers lui l'odeur des gouttes de quelque chose qu'elle a mis derrière son oreille et qui rassure. Il vient. Elle l'embrasse de parfum. Lui frotte les bras, les mains, le torse et l'embrasse encore de parfum. Puis plus. Lui reste, à l'enfant, l'odeur sur sa propre peau. Il se respire les pores et s'engouffre dans le coton blanc/savon/plumes. En sieste et chaleur. Ailleurs. Heureusement, l'odeur. Sa mère s'installe, nue, à côté de l'enfant, sous le frais de l'édredon.

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